Prêtre sorcier, du village de Fossas, paroisse de Paias, près la ville de Chalu, en Limousin; exécuté comme noueur d'aiguillettes et magicien, à l'âge de cinquante ans, le 25 mai 1598. Il ne voulut pas d'abord répondre au juge civil; il en fut référé au parlement de Bordeaux, qui ordonna que le juge laïc connaîtrait de cette affaire, sauf à s'adjoindre un juge d'église. L'évêque de Limoges envoya un membre de l'officialité pour assister, avec le vi-sénéchal et le conseiller de Peyrat, à l'audition du sorcier.
Interrogé s'il n'a pas été au sabbat de Menciras, s'il n'y a pas vu Antoine Dumons de Saint-Laurent, chargé de fournir des chandelles pour l'adoration du diable; si lui, Pierre Aupetit, n'a pas tenu le fusil pour les allumer; et s'il n'a pas demandé à Satan, entre autres choses, de pouvoir séduire femmes et filles : il a répondu que non, et qu'il priait Dieu de le garder de sa figure, ce qui signifie, au jugement de Delancre, qu'il était sorcier.
Interrogé s'il ne se servait pas de graisses, et si, après le sabbat, il n'avait pas lu dans un livre pour faire venir une troupe de cochons qui criaient et lui répondaient : « Tiran, tiran. » ramassien, ramassien, nous demandons cercles et cernes pour » faire l'assemblée que nous t'avons promise; » il a répondu qu'il ne savait ce qu'on lui demandait. Interrogé s'il ne sail pas embarrer ou désembarrer et se rendre invisible étant prisonnier, il répond que non. Interrogé s'il sait dire des messes pour obtenir la guérison des malades, il répond qu'il en sait dire seulement pour les riches; et ce, en l'honneur des cinc plaies de notre Seigneur et de monsieur saint Côme.
Par sentence du 15 juin 1598, du vi-sénéchal et présidiaux, il fut condamné à être brûlé tout vif, et, avant, à être dégradé; et pour ce, renvoyé à l'évêque de Limoges.
Pour tirer de lui la vérité, on l'appliqua à la question. Il avoue qu'il était allé au sabbat; qu'il lisait dans le grimoire; que h diable, en forme de mouton, plus noir que blanc, se faisai baiser le derrière; que Crapoulet, insigne sorcier, lui avai appris le secret d'embarrer, d'étancher et d'arrêter le sang; qui son démon, ou esprit familier, s'appelait Belzébut, et qu'il avai reçu en cadeau son petit doigt;... que ce diable lui avait appri comment il fallait faire pour jouir de telle femme ou fille qu'i voudrait, et de la manière qu'il voudrait. Il déclara qu'il avai dit la messe en l'honneur de Belzébut, et qu'il savait embarre en invoquant le nom du diable, et en mettant un liard dan une aiguillette; il dit, de plus que le diable parlait en langag vulgaire aux sorciers, et que, quand il voulait envoyer du ma à quelqu'un, il disait ces mots : « Vach, vech, stest, sty, stu!
Il persista jusqu'au supplice dans ces révélations.