Jeune fille du village de Sibourne, en Gascogne.
Delancre, dans son Tableau de l’inconstance des démons, raconte que Jeannette Abadie, dormant, un dimanche, pendant la messe, dans la maison de son père, un démon profita du moment et l’emporta au sabbat ( quoiqu’on ne fit le sabbat ni le dimanche ni aux heures des saints offices, temps ou les démons ont peu de joie ).
Elle trouva au sabbat grande compagnie et vit que celui qui présidait avait la tête deux visages, comme Janus.
Du reste, elle ne fit rien de criminel et fut remise à son logis par le même moyen de transport qui l’avait emmenée.
Elle se réveilla alors et ramassa une petite relique que le diable avait eu la précaution d’ôter de son cou avant de l’emporter.
Il paraît que le bon curé à qui elle confessa son aventure lui fit comprendre qu’elle n’avait fait qu’un mauvais rêve ; car elle ne fut aucunement recherchée, quoique Delancre dise qu’elle avait commencé là le métier de sorcière.